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Traitement de la Phobie des soins dentaires

By 29 août 2019octobre 27th, 2019No Comments

Blanchiment dentaire Dr Gallese (4)Peur du dentiste?

Il est fréquent que des patients, à peine arrivés dans le cabinet dentaire, nous disent: « vous savez que je n’aime pas vous voir. Mais ce n’est pas contre vous, vraiment je n’aime pas ça. » La plupart du temps les assistantes ont un petit mot réconfortant, un « rassurez-vous, cela va bien se passer », mais la peur du dentiste est une peur au même titre que la peur du noir, des araignées, du vide. C’est un mécanisme de défense complètement inconscient : on a peur de quelque chose parce qu’on se sent agressé et tout notre organisme se prépare à réagir, à fuir, à se battre.

Rien qu’à l’idée de venir en consultation chez le dentiste certaines personnes peuvent passer une nuit blanche, avoir « la boule au ventre » le jour même, et parfois des jours à l’avance tellement l’épreuve leur semble insurmontable. Très fréquemment je reçois des patients qui fondent en larmes lorsque je les rejoins dans l’espace d’attente. Ils sont passés par toutes les phases annonciatrices du malaise: des sueurs froides, les mains moites, une pâleur extrême, des tremblements, une agitation incontrôlable, l’envie de partir. Pour moi, un des signes auquel je suis particulièrement attentif c’est la goutte de sueur sur la lèvre supérieure, spécialement chez les hommes: ils peuvent cacher leur appréhension jusqu’au fauteuil, mais lorsqu’ils sont allongés, si je vois cette petite trace de stress, je sais que la peur est à son point le plus élevé.

La reconnaître.

On a rarement peur du dentiste en tant que personne. Lorsque les patients me disent qu’ils ont peur du dentiste, je leur demandent de préciser de quoi ils ont exactement peur. Pour l’un ce sera la peur de la piqûre, pour l’autre ce sera la peur d’avoir mal, pour un autre encore ce sera la douleur occasionnée lors d’un détartrage. Il y a autant de peur que de personnes. Nous sommes tous différents. Parfois, la personne me dira qu’elle a peur de « tout ça », en désignant le fauteuil, les instruments, tout le matériel dont j’ai besoin pour soigner les dents. En leur demandant de préciser, ce sont souvent des personnes qui ont été traumatisées enfant ou adulte lors d’un soin particulièrement éprouvant.

Récemment, je recevais une personne pour la première fois, elle avait entendu parler de moi par l’intermédiaire d’amis, mais d’être là en face de moi dans le cabinet dentaire l’a mise dans tous ses états. Elle pleurait en me disant qu’elle avait honte de son sourire, honte de ses dents. Elle ne se faisait plus suivre depuis des années à cause de cette idée que ses dents étaient dans un état irrécupérable. Finalement c’était de mon jugement dont elle avait peur.

Une prise  en charge adaptée.

Faut-il consulter un spécialiste de la stomatophobie, (la peur du dentiste a un nom!) pour pouvoir passer à autre chose? Pas forcément, cela va dépendre de votre degré d’appréhension des soins dentaires. Ce qui est certain c’est qu’il faut que votre soignant puisse établir une relation de confiance avec vous. Une relation de confiance est difficile à construire et facile à casser, alors par où commencer?

Premièrement je dirai que si votre praticien reconnais que votre peur est réelle, et vous respecte dans cette crainte là, c’est un premier pas. Ensuite s’il vous propose des solutions adaptées à votre peur c’est un autre bon pas. Par exemple, pour une personne qui a peur des aiguilles, je leur explique que je n’utilise plus les seringues classiques, mais un appareil électronique, le Quicksleeper qui permet d’anesthésier les dents. Pour quelqu’un qui a peur d’avoir mal lors d’un détartrage, je propose un gel anesthésiant avant d’intervenir. Au delà de la solution proposée, ce qui est important c’est que le praticien cherche une solution pour vous aider.

Quand la peur semble insurmontable

Parfois la peur du dentiste ou des soins dentaires est trop importante pour pouvoir envisager une prise en charge classique. Je soigne toutes sortes de patients: des adultes comme des enfants. Lorsqu’un enfant ne veut pas se faire soigner, je pense qu’il est primordial de ne pas le forcer. En effet, le plus important c’est de ne pas le traumatiser. Objectivement, c’est toute une vie de soins qui est en jeu. Heureusement nous disposons aujourd’hui de solutions pour contourner l’appréhension des soins.

La prémédication

Chez l’enfant comme chez l’adulte, il est possible de donner un traitement pour enlever la peur. C’est un traitement de courte durée. Une prise la veille et une autre le jour du rdv suffisent. L’adulte comme l’enfant se sentent alors plus sereins et capables de supporter une séance de soins dentaires. Votre praticien est à même de vous prescrire ce traitement. Personnellement je n’utilise pas beaucoup la prémédication chez l’enfant. Je préfère adresser mes petits patients vers un praticien utilisant le MEOPA.

Le MEOPA

Votre chirurgien-dentiste est habilité à utiliser le protoxyde d’azote communément appelé gaz hilarant. L’effet de ce gaz est rapide et ne dure que le temps de l’inhalation. Dès que l’on cesse de le respirer, l’effet euphorisant disparait. Tous les cabinets dentaires ne sont pas équipés. Ce sont souvent des cabinets qui s’orientent vers la pédodontie qui le sont. Le MEOPA permet de vivre sereinement une séance de soins dentaires. En conséquence, il permet de débloquer des situations et de reprendre confiance.

L’anesthésie générale

Je me souviens de plusieurs patients au bord de l’évanouissement rien qu’à l’idée de se faire arracher des dents. Soit. Après avoir passé en revue les différentes options, on peut décider de passer par la case anesthésie générale. Pourquoi pas? Le patient se fait enlever les dents problématiques. Forcément, il ne sent rien, ne se rappelle de rien. Ensuite, on laisse cicatriser, puis on continue les soins tranquillement au fauteuil!

L’hypnose médicale

L’hypnose médicale est un ensemble de techniques permettant d’améliorer l’expérience patient au cabinet dentaire. Mais je crois qu’il est plus facile de vous donner un exemple que de l’expliquer. Je me souviens d’une patiente au fort caractère. Par contre une fois assise sur le fauteuil, elle se recroquevillait comme une enfant. Je me souviens lui avoir proposé de « faire autrement« . Honnêtement, je ne me souviens plus vraiment quelle technique j’ai utilisé. Cependant je peux vous dire qu’elle revient chaque année malgré les kilomètres pour me consulter.

Une réconciliation possible

Je ne sais pas pourquoi le dentiste souffre d’une image si négative. Pourtant le profil du chirurgien dentiste a bien changé au cours des années. Finis les grosses paluches qui vous bloquaient la mâchoire pour arracher une dent. Voilà un signe qui ne trompe pas: la profession s’est féminisée. Un peu plus de douceur. Les techniques aussi ont bien évolué: les patients s’en rendent compte. Peut être que l’on confond douleur dentaire et dentiste?

En tout cas, une de mes plus grandes fiertés dans ce métier est de pouvoir réconcilier un patient avec les soins dentaires. Cela passe parfois par une intervention extérieure au cabinet comme avec le MEOPA ou bien une anesthésie générale. Parfois j’arrive à réconcilier le patient par mon écoute tout simplement.

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